Éructation : définition, causes et traitements

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Diarrhée et digestion

Le mot éructation se réfère à un phénomène aussi commun que méconnu, celui de l'expulsion des gaz par la bouche, également appelée aérophagie. Ce processus, qui survient généralement après les repas, est souvent perçu comme anodin, mais peut parfois revêtir un caractère gênant, voire inquiétant, lorsqu'il devient excessif ou fréquent. PagesConseils explore les symptômes et les causes de l'éructation, ainsi que les différentes approches de traitement disponibles pour soulager ce phénomène parfois dérangeant.

Éructation : symptômes et causes

Les éructations (ou rots) désignent donc l'expulsion de gaz par la bouche, souvent accompagnée d'un son et/ou d’une douleur. La sensation de brûlure dans la partie supérieure de l'abdomen se nomme syndrome douloureux épigastrique.

En gastro-entérologie, on évoque une digestion difficile ou syndrome dyspeptique, devant un ensemble de signes d’inconfort digestif.

Bon à savoir : 20 % de la population est concernée par des perturbations digestives provenant de l’estomac : les troubles gastriques.

Symptômes

Cette affection (la remontée de gaz depuis l’estomac) est définie selon des critères appelés critères de Rome III :

  • la plénitude postprandiale gênante, qui est la sensation de pesanteur ou de trop-plein dans l'estomac après des repas normaux et plusieurs fois par semaine ;
  • la satiété précoce, qui est une sensation de rassasiement qui survient rapidement après le début d'un repas, empêchant de terminer un repas, plusieurs fois par semaine ;
  • les ballonnements épigastriques eux, sont des sensations de gonflement ou de gaz dans la partie supérieure de l'abdomen ;
  • le syndrome douloureux épigastrique (brûlures épigastriques persistantes).

Il existe aussi des nausées postprandiales qui surviennent après un repas.

Ces signes doivent pousser une personne à consulter.

Causes

Les causes du trouble ne sont pas clairement identifiées à ce jour. Plusieurs facteurs déclenchants probablement intriqués sont suspectés :

  • l’hypersensibilité viscérale, qui est une sensibilité accrue des organes digestifs en réponse à une distension de l’estomac ou aux composants de la chimie digestive (sucs gastriques, acides gras…) ;
  • les anomalies hormonales digestives, qui peuvent perturber la motricité et la sécrétion gastrique.;
  • ladysfonction motrice, qui peut entraîner une évacuation gastrique retardée, des ballonnements, des éructations excessives et des rots à répétition par aérophagie et tics comportementaux de déglutition d’air ;
  • un contexte post-infectieux ou inflammatoire (gastrite) ;
  • des troubles psychologiques, dont l’anxiété et le stress, correspondant à des inconforts digestifs fonctionnels, qui peuvent influencer la perception des symptômes digestifs et exacerber la dyspepsie..

Il est important de consulter un médecin si vous présentez des symptômes de dyspepsie persistants, car ils peuvent être le signe d'une maladie plus grave.

À noter : certaines études ont montré des taux élevés de cholécystokinine, une hormone qui stimule la contraction de la vésicule biliaire et du pancréas, chez les patients souffrant de syndrome dyspeptique.

Bon à savoir : Le reflux gastro-œsophagien (RGO) secondaire à sécrétions gastriques acides peut être associé à une dyspepsie comme un symptôme, mais n’est pas une de ses causes directes.

Quelle prise en charge pour l'éructation ?

Lorsque les traitements classiques sont insuffisants pour apaiser ce reflux de gaz depuis l’estomac, le médecin traitant oriente le malade vers un spécialiste gastro-entérologue.

Examens à réaliser

La réalisation de quelques examens est nécessaire :

  • un bilan biologique pour rechercher une inflammation biologique, une perturbation du bilan hépatique ou une cholestase biologique ;
  • un test à l’urée à la recherche d’une infection gastrique bactérienne à Hélicobacter pilori dans le cadre d’un reflux gastro-œsophagien associé ;
  • une pH-impédancemétrie œsophagienne, qui permet d'analyser le pH et le nombre de reflux œsophagiens, y compris les reflux non acides qui sont fréquents chez les patients souffrant d'éructations excessives ;
  • une échographie abdominale pour rechercher une hernie hiatale, une cirrhose hépatique, une dilatation des voies biliaires ou une tumeur intra-abdominale…

Bon à savoir : La cholestase biologique est synonyme d’une vésicule biliaire malade.

Certains signes imposent d’emblée une endoscopie digestive haute à la recherche d’une maladie digestive :

  • perte de poids ;
  • saignements digestifs ;
  • difficulté à la déglutition ou dysphagie ;
  • vomissements ;
  • anémie ferriprive (avec manque de fer) ;
  • masse épigastrique.

Une fois le diagnostic posé, le gastro-entérologue propose une thérapie, adaptée secondairement selon l’évolution des symptômes.

Traitements

La stratégie thérapeutique du syndrome dyspeptique est la suivante :

  • les anti-acides et pansements intestinaux, qui neutralisent l'acidité gastrique et peuvent aider à réduire les éructations ;
  • si cette approche est insuffisante, il faut l’associer à un anti-H2 comme la cimétidine (attention, la cimétidine expose à l’accumulation et à l’augmentation des effets indésirables dose-dépendants de très nombreux médicaments, quand ils lui sont associés) qui réduit la production d'acide gastrique. De quoi soulager les symptômes des éructations ;
  • dernière étape : l’associer à un IPP comme l’oméprazole.

Bon à savoir : Les tics comportementaux peuvent se traiter par une rééducation orthophonique.

Dans le cadre de troubles digestifs fonctionnels, liés à l’anxiété, un médicament anxiolytique et antidépresseur améliore les symptômes. L'utilisation de probiotiques développe la flore intestinale et soulage ces conditions, y compris les éructations.

Les probiotiques ne sont pas tous efficaces, il est donc important de choisir un produit de qualité. Attention : la cimétidine peut interagir avec de nombreux médicaments, il est donc important de consulter un médecin avant de l'utiliser.

Il est aussi possible d’avoir recours à l'huile essentielle de basilic indien (Ocinum basilicum) pour ses propriétés antispasmodiques et digestives. Elle aide à réduire les ballonnements et les éructations à raison d'une goutte trois fois toutes les cinq minutes pendant un quart d'heure. 

Si nécessaire, renouvelez la prise à raison d'une goutte, maximum neuf fois par jour. Si l'HE pure est trop puissante, diluez-la dans un peu de miel ou de mie de pain. Sachez que l'huile essentielle de basilic indien est contre-indiquée chez les femmes enceintes et allaitantes, ainsi que chez les enfants de moins de 3 ans.

 En conclusion :

  • Les éructations, également appelées rots, correspondent à l'expulsion de gaz par la bouche. Elles s’accompagnent souvent de sensations de douleur ou de brûlure dans la partie supérieure de l'abdomen ou l’œsophage.
  • Les symptômes du syndrome dyspeptique incluent la plénitude postprandiale gênante, la satiété précoce, les ballonnements épigastriques, les nausées postprandiales et les brûlures épigastriques persistantes.
  • Parmi les causes possibles de l'hypersensibilité viscérale : les anomalies hormonales digestives, la dysfonction motrice, les contextes post-infectieux ou inflammatoires et les atteintes psychologiques telles que l'anxiété et le stress.
  • Les examens nécessaires incluent un bilan biologique, un test à l'urée pour rechercher une infection gastrique à Hélicobacter pylori, une pH-impédancemétrie œsophagienne et une échographie abdominale. Certains signes justifient directement une endoscopie digestive haute.
  • Les traitements contre les éructations incluent les anti-acides, les anti-H2 et les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) pour réduire la production d'acide gastrique.
  • Pour les affections digestives fonctionnelles, un traitement anxiolytique et antidépresseur peut être prescrit, ainsi que des probiotiques pour améliorer la flore intestinale.
  • L'huile essentielle de basilic indien s’utilise pour ses propriétés antispasmodiques et digestives.

Ces pros peuvent vous aider