
Les eaux insalubres peuvent être le vecteur de plusieurs maladies. La bilharziose en est justement une.
Bilharziose : qu’est-ce que c’est ?
Appelée aussi schistosomiase, la bilharziose est une maladie tropicale qui touche 200 millions de personnes dans le monde. Il s’agit d’une maladie chronique considérée comme l’infection parasitaire la plus répandue après le paludisme et elle est responsable de la mort de 500 000 personnes chaque année.
- Elle se contracte au contact de l’eau, par la pénétration dans la peau de vers parasites (trématodes) du genre Schistosoma (plus communément appelé bilharzie) libérés par des gastéropodes d’eau douce.
- Dans l’organisme, les larves parasites vivent dans les vaisseaux sanguins et se développent puis les femelles adultes y pondent leurs œufs. De là, certains œufs sortent du corps par l’urine ou les fèces, et d’autres sont piégés dans les tissus de l’organisme.
- Ces œufs provoquent une réaction immunitaire et des lésions dans les différents organes.
Bon à savoir : selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 61,6 millions de personnes ont été traitées contre la bilharziose en 2014.
Qui est concerné par la bilharziose ?
C’est surtout dans les régions tropicales et subtropicales que se transmet la maladie. Plus particulièrement dans les régions démunies dans lesquelles les gens n’ont pas accès à de l’eau salubre.
Parmi les personnes les plus concernées, citons les agriculteurs, les pêcheurs, les femmes accomplissant des tâches domestiques dans l’eau infestée, les enfants qui y jouent.
À noter : environ 90 % des personnes nécessitant un traitement contre la bilharziose vivent sur le continent africain.
Symptômes de la bilharziose
Les manifestations physiques de la maladie sont causées par la réaction de l’organisme aux œufs. Notons que l’on distingue deux principales formes de bilharziose, intestinale et urogénitale.
Ainsi, en plus de la fièvre, des frissons, de la toux, communs aux deux formes, on note pour la bilharziose intestinale :
- des douleurs abdominales ;
- la diarrhée ;
- la présence de sang dans les selles ;
- l'augmentation de la taille du foie ;
Dans le cas d’une bilharziose urogénitale, on remarque :
- la présence de sang dans les urines ;
- des lésions rénales ;
- des saignements du vagin chez la femme ;
- des douleurs lors des rapports sexuels ;
- des nodules au niveau de la vulve ;
- une pathologie des vésicules séminales ou de la prostate chez l’homme.
À noter : la maladie peut avoir des conséquences irréversibles, comme la stérilité. Elle peut aussi, à un stade avancé, se compliquer en provoquant un cancer de la vessie.
Chez les enfants, la maladie est susceptible d’être très invalidante, en provoquant notamment un retard de croissance, des difficultés d’apprentissage ou une anémie.
Diagnostic de la bilharziose
Le diagnostic de la bilharziose est possible grâce à la réalisation d’examens sanguins.
Simultanément à la sérologie, on effectue en général un examen afin de rechercher des œufs dans les selles ou les urines (hors phase d'invasion).
Une biopsie peut être effectuée en cas de signes cliniques importants et lorsqu’il est nécessaire d’écarter le diagnostic d’une pathologie lourde telle qu’un cancer.
Bilharziose : traitement pour la soulager
Il existe un médicament pour lutter contre toutes les formes de bilharziose : le praziquantel.
Pour lutter contre la maladie ou pour la prévenir, l’action doit être menée à grande échelle auprès des populations à risque, à savoir :
- les enfants ;
- les adultes exposés en raison d’activités impliquant un contact avec de l’eau sale ;
- toute les populations vivant dans les régions touchées ;
- les femmes enceints et allaitantes.
La prévention comprend :
- un accès à l’eau potable pour les populations à risque ;
- une amélioration de l’assainissement ;
- une éducation sanitaire ;
- la lutte contre les gastéropodes d’eau douce vecteurs de la maladie.