Les colopathes sont des personnes souffrant du syndrome de l'intestin irritable (SII) encore appelé colopathie fonctionnelle, un trouble qui touche le gros intestin appelé côlon. C'est une maladie chronique à part entière, malgré son caractère bénin, qui associe douleurs abdominales, ballonnements et troubles du transit, constatés au moins 1 jour par semaine dans les 3 derniers mois. Les causes de la maladie ne sont pas connues mais les situations stressantes de la vie au quotidien aggravent les symptômes. Une alimentation équilibrée, suffisamment riche en fibres non irritables, avec des repas pris dans le calme, améliorent la vie des colopathes.
Les colopathes : définition
On appelle colopathe toute personne souffrant du syndrome de l'intestin irritable (SII) touchant le côlon (gros intestin), d'où leur nom.
C'est une affection fréquente et sans gravité, qui n'augmente pas le risque de développer une maladie inflammatoire chronique intestinale (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique) ou un cancer du côlon.
Bon à savoir : alors qu'aujourd'hui on parle de syndrome de l'intestin irritable, cette maladie qui touche les colopathes a changé de nom plusieurs fois, entre colopathie fonctionnelle et syndrome du côlon irritable.
Caractéristiques des colopathes
Les colopathes sont des personnes qui souffrent de douleurs abdominales chroniques, de ballonnements et de troubles du transit avec diarrhée ou constipation, voire les deux en alternance. Le corps médical a encore du mal à comprendre cette maladie qui concernerait 5 % de la population avec un tiers des consultations chez les gastro-entérologues qui seraient concernées par le syndrome de l'intestin irritable.
Les colopathes ont en commun une hypersensibilité de l'intestin qui fonctionne de façon exacerbée ou au ralenti : les fibres musculaires se contractent et se relâchent parfois trop vite ou à l'inverse trop lentement, entraînant soit une diarrhée soit une constipation ; une activité intestinale irrégulière qui provoque ballonnements et flatulences ; leur intestin est souvent plus distendu.
Bon à savoir : même si des facteurs émotionnels et le stress sont des facteurs favorisant le syndrome de l'intestin irritable, des études menées par des chercheurs de l'Inserm du CHU de Nantes, tendent à trouver un lien avec le système nerveux qui contrôle les intestins. Pour une équipe de l'université de Leuven (Belgique), ce serait le système immunitaire, devenu sensible aux aliments présents dans l'intestin à l'occasion d'une infection intestinale, qui serait réactivé lors de la mise en présence avec ces mêmes aliments (source : Aguilera-Lizarraga, J., Florens, M.V., Viola, M.F. et al. Local immune response to food antigens drives meal-induced abdominal pain. Nature – 13/01/2021).
Les symptômes des colopathes
Les symptômes du syndrome de l'intestin irritable dont souffrent les colopathes sont de trois types :
- Des douleurs abdominales très fréquentes après un repas ou non, qui peuvent durer quelques heures à quelques jours. Ces douleurs s'atténuent lors d'émission de gaz et de selles.
- Des troubles du transit intestinal avec souvent une constipation mais aussi des diarrhées ou l'alternance des deux.
- Des ballonnements et flatulences très fréquents qui font gonfler le ventre.
Il n'est pas rare non plus que les colopathes souffrent de symptômes dépressifs, ce qui n'a rien d'étonnant lorsqu'on sait qu'il existe un lien entre déséquilibre du microbiote intestinal et troubles dépressifs.
Les médecins et spécialistes gastro-entérologues ont établi une classification précise des divers symptômes, remise à jour en 2016 dans sa version n°4. C'est ce qu'on appelle les critères de ROME, car la réunion s'est déroulée à Rome, en Italie.
Parmi les changements récents de cette classification, il faut noter que la douleur abdominale chronique n'est plus qualifiée « d'inconfort ». Sa fréquence a été réévaluée à au moins 1 jour par semaine dans les 3 derniers mois (au lieu d'au moins 3 jours par mois dans les 3 derniers mois). Elle peut être soit en relation avec la défécation, soit associée avec une modification de la fréquence et de l'aspect des selles. Enfin, les sous-types de SII (Syndrome de l'Intestin Irritable) restent inchangés avec un transit prédominant : SII-C (Constipation), SII-D (Diarrhée), SII mixte, SII non classé.
Bon à savoir : selon une méta-analyse, les colopathes présenteraient un risque significativement supérieur de développer une ostéoporose ou de souffrir de fractures ostéoporotiques, l'inflammation chronique de l'intestin pouvant en être la cause (source : Wongtrakul W, Charoenngam N, Ungprasert P. The association between irritable bowel syndrome and osteoporosis : a systematic review and meta-analysis. Osteoporos Int. 2020 Feb 01 [Epub ahead of print]. doi: 10.1007/s00198-020-05318-y. PMID: 32008157).
Réactions à avoir lorsque l'on est colopathe
Même si les colopathes ont souvent un profil de personne anxieuse, très émotive, il n'en reste pas moins que les causes de leurs troubles peuvent avoir des origines diverses :
- une éventuelle prédisposition familiale au SII ;
- des antécédents d'épisodes infectieux (tourista, par exemple) :
- une flore intestinale perturbée (potentiellement par des traitements antibiotiques, chimiothérapie, certains vaccins...) ;
- une consommation inadaptée de gluten, de lactose et/ou d'alcool ;
- un manque de fibres alimentaires ;
- une insuffisance hépatique et pancréatique.
Recommandations diététiques pour les colopathes
Une alimentation équilibrée la plus variée possible est requise, avec :
- suffisamment de fibres non irritantes pour lutter contre la constipation : fruits et légumes cuits épluchés et épinés si besoin ou crus bien lavés (dans l'idéal issus de l'agriculture biologique, du terroir et de saison) ;
- apport de céréales semi-complètes et légumineuses si bien tolérées ou en petite quantité, mixées (en purée) ou en potage pour casser les fibres trop irritantes ;
- une limitation des plats trop épicés, des graisses cuites (acides gras trans), des plats en sauce et des plats tout préparés ;
- une consommation régulée de viande rouge (responsables de gaz malodorants).
Si la famille des choux, ail, oignon, provoque trop de flatulences, les limiter ou les éliminer. Tout est une question de tolérance personnelle.
On limitera les boissons alcoolisées et produits sucrés en quantité trop importante. On fera également en sorte de bannir le grignotage.