Le syndrome dysentérique fait partie des diarrhées aiguës d’origine bactérienne. Plusieurs bactéries peuvent causer un syndrome dysentérique. Ce type de syndrome se transmet très facilement, pouvant provoquer de véritables épidémies dans les pays en voie de développement. La diarrhée s’accompagne de fièvre et peut se compliquer, surtout chez les personnes les plus fragiles. Le traitement consiste à soulager les symptômes et à traiter l’infection bactérienne par des antibiotiques appropriés. Le point.
Syndrome dysentérique : les types
Les diarrhées aiguës d’origine bactérienne comprennent trois types de syndromes :
- le syndrome cholériforme, caractérisé par une diarrhée aqueuse sans fièvre, due à des toxines bactériennes présentes dans l’alimentation ou les boissons ;
- le syndrome dysentérique, caractérisé par une diarrhée glaireuse et sanglante, accompagnée de fièvre, due à l’infection de l’intestin par une bactérie ;
- le syndrome mixte, dû à la bactérie Clostridium difficile, faisant généralement suite à un traitement antibiotique ou à un traitement par IPP via une altération de la flore intestinale.
Le syndrome dysentérique résulte de l’invasion de l’intestin par une bactérie qui attaque la muqueuse intestinale. Le mode de transmission du syndrome dysentérique est oro-fécal, c’est-à-dire qu’un individu est infecté après consommation d’un aliment ou d’un liquide souillé par des selles. Il se transmet également de personne à personne (transmission inter-humaine).
L’hygiène constitue le moyen de prévention essentiel contre le syndrome dysentérique. Le syndrome dysentérique est ainsi responsable de véritables épidémies dans les pays où l’hygiène est précaire.
Causes et symptômes du syndrome dysentérique
Plusieurs bactéries peuvent être en cause dans le syndrome dysentérique, avec des périodes d’incubation variables selon les bactéries :
- Campylobacter jejuni présente dans les viandes de volaille mal cuites (incubation 3 jours).
- Yersinia enterocolitica présente dans la viande de porc mal cuite et les produits laitiers (incubation longue de 15 jours) surtout chez les patients souffrant d’hémochromatose (maladie génétique caractérisée par un excès de fer) ou recevant une supplémentation en fer.
- Shigella spp. responsable de la dysenterie bacillaire ou shigellose qui provoque une forte mortalité infantile dans les pays en voie de développement (incubation 2 à 3 jours).
- Les salmonelles non typhiques présentes dans les œufs, les produits laitiers et la viande mal cuite (incubation rapide entre 6 et 24 heures). Les salmonelles typhiques sont responsables de la fièvre typhoïde.
Le syndrome dysentérique se définit par un ensemble de symptômes caractéristiques : une diarrhée aiguë, des selles glaireuses et sanglantes sans matières fécales (selles afécales), des douleurs abdominales, une fièvre élevée, des maux de tête et une altération de l’état général.
Sans traitement, le syndrome dysentérique peut évoluer vers des complications, dont certaines sont spécifiques de l’infection par certaines bactéries :
- une dégradation de l’état général : une septicémie, une hypoglycémie, une déshydratation sévère ;
- des complications digestives : perforation digestive, hémorragie digestive, abcès, occlusion intestinale, péritonite ;
- des complications cardiaques : myocardite, péricardite ou endocardite (infections de différentes parties du cœur), collapsus cardiovasculaire ;
- des complications rénales : insuffisance rénale aiguë ;
- des complications articulaires : syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter (arthrite réactionnelle) en cas d’infection par Yersinia enterocolitica ;
- des complications neurologiques rares (encéphalite, méningite en cas de salmonellose, syndrome de Guillain-Barré en cas d’infection par Campylobacter jejuni).
Bon à savoir : les complications touchent surtout les nourrissons, les jeunes enfants et les personnes fragiles. Dans les pays en voie de développement, les épisodes de syndrome dysentérique peuvent se répéter et devenir chroniques avec l’apparition de complications chroniques (malnutrition, retard de croissance et de développement chez les enfants).
Syndrome dysentérique : diagnostic et traitement
Le diagnostic du syndrome dysentérique est établi suite à la survenue de symptômes caractéristiques et d’un examen clinique par le médecin. Pour confirmer le diagnostic, le médecin peut prescrire une coproculture (analyse des selles), qui n’est pas toujours positive. Des analyses sanguines révèlent une augmentation des protéines de l’inflammation (CRP) et plusieurs troubles métaboliques caractéristiques.
L’évaluation de la déshydratation est un critère capital, surtout chez les nourrissons et les enfants. En effet, la déshydratation sévère constitue un facteur de gravité du syndrome dysentérique. Le syndrome dysentérique appartient aux TIAC (toxi-infections alimentaires collectives) qui figurent sur la liste des maladies à déclaration obligatoire. Il s’agit également d’une maladie entraînant une éviction scolaire jusqu’à guérison totale.
Le traitement du syndrome dysentérique est adapté à la gravité des symptômes présentés par le patient. Il comprend plusieurs éléments :
- une réhydratation par voie orale (solutés de réhydratation orale (SRO) ou par perfusion) ;
- une correction des troubles métaboliques et électrolytiques ;
- la prescription de médicaments anti-sécrétoires (racécadotril) et antalgiques (paracétamol) ;
- un régime alimentaire sans résidus ;
- un isolement du malade pour éviter toute contamination de l’entourage.
Le traitement de l’infection repose sur la mise en place d’une antibiothérapie (cou macrolide) pendant 1 à 2 semaines, par voie veineuse ou orale. Dans certains cas, une hospitalisation est nécessaire pour assurer une surveillance étroite de l’évolution des symptômes et mettre en place un traitement adapté.
Les critères d’hospitalisation sont :
- une déshydratation sévère ;
- une septicémie ;
- une personne fragile : jeune enfant, personne âgée, personne malade ;
- un retour de voyage dans des pays à risques de maladies tropicales (paludisme, fièvre typhoïde, amibiase…).
Bon à savoir : en cas de diarrhée d’origine bactérienne, les huiles essentielles (HE) permettent d'accélérer la guérison. Pour cela, mélangez dans un flacon de 15 ml 9 gouttes d’HE de cannelier de Ceylan ou de Chine, 81 gouttes d’HE de coriandre ou de menthe poivrée et complétez avec de l’huile végétale de macadamia ou d’abricot. Appliquez 10 à 20 gouttes sur le ventre après l’avoir agité vigoureusement et répétez l’opération environ 4 fois par jour durant un jour ou deux jours.