
L'occlusion intestinale est un arrêt total de la progression des matières et des gaz dans l'intestin grêle ou le côlon, dû à un blocage mécanique ou fonctionnel de l'intestin et dont le traitement urgent est très souvent chirurgical.
Causes mécaniques d'occlusion intestinale
Les occlusions intestinales d'origine mécanique sont dues à un obstacle qui bloque la progression des aliments dans l'intestin grêle.
Les brides
Les brides et adhérences péritonéales sont des cicatrices internes, des tissus fibreux rigides qui naissent des réactions inflammatoires du péritoine après une intervention chirurgicale sur l'abdomen ou une infection (appendicite, salpingite, péritonite).
Les brides et les adhérences demandent de quelques semaines à plusieurs mois pour se constituer. Elles sont plus fréquentes après une chirurgie classique par laparotomie (incision de la paroi), surtout si le ventre a saigné, qu'après une chirurgie par coelioscopie.
Du fait de ses mouvements permanents pendant la digestion, il arrive que l'intestin s'enroule ou se coude autour d'une bride, ce qui arrête immédiatement le transit intestinal.
Le volvulus
Le volvulus touche surtout l'intestin grêle, parfois le côlon. Pour une raison inconnue, une portion de l'intestin, une anse du grêle ou le caecum par exemple, fait une boucle qui se tord sur elle même. Les vaisseaux nourriciers de cette portion sont étranglés et le transit s'arrête.
L'étranglement herniaire
Une hernie inguinale ou crurale est la sortie d'une anse intestinale hors de la cavité abdominale, à travers un orifice naturel (canal inguinal, arcade crurale), mais anormalement élargi.
La principale complication de ces hernies est l'étranglement de l'anse intestinale par le collet de l'orifice, comme une corde serrée autour du cou d'un pendu. Outre la douleur au niveau de l'orifice herniaire, l'occlusion est totale et immédiate.
L'invagination intestinale du nourrisson
L'invagination est la pénétration d'un segment d'intestin grêle (parfois du côlon droit), en amont dans le sens du transit, à l'intérieur de la portion suivante placée en aval comme un doigt de gant dont on rentre l'extrémité en lui même.
L'invagination intestinale aiguë se produit entre 2 et 24 mois, avec un pic entre 6 et 9 mois. Elle touche 2 bébés sur 1000, avec une petite majorité de garçons.
Plusieurs crises douloureuses peuvent se succéder, entre lesquelles tout redevient normal dans l'aspect et le comportement du nourrisson. L'une d'elles, parfois la première, provoque une occlusion intestinale non réversible spontanément.

Les obstacles dans l'intestin
Trois types d'obstacle peuvent provoquer une occlusion intestinale
- les tumeurs, bénignes ou cancéreuses, avec une occlusion plutôt progressive ;
- les corps étrangers ingérés par un jeune enfant, une pièce de monnaie ou un fragment de jouet par exemple ;
- les fécalomes et bézoards, bouchon de matières fécales fibreuses et sèches bloqué dans le côlon.
Causes fonctionnelles de cette occlusion
L'occlusion fonctionnelle résulte d'une paralysie des muscles de la paroi intestinale ou colique. Cette paralysie est le plus souvent un réflexe de défense de l'intestin agressé par
- une intervention chirurgicale sur l'abdomen, avec récupération du transit en 2 à 4 jours ;
- une infection aiguë : appendicite, salpingite, péritonite ;
- une douleur intense d'un calcul biliaire ou rénal : colique hépatique ou néphrétique ;
- un infarctus mésentérique, quand un caillot vient boucher une branche de l'artère mésentérique qui nourrit une portion de l'intestin et le péritoine qui s'y rattache, ce qui provoque une nécrose (mort tissulaire) de toute la portion concernée ;
- une hémorragie dans l'abdomen : rupture de rate ou du foie après un traumatisme par exemple, perforation d'organe digestif ou génital ;
- un abus de médicament, contenant un opiacé par exemple (antalgiques puissants, antitussifs).
Plus rarement, l'occlusion intestinale fonctionnelle fait suite à un traumatisme crânien, un déséquilibre du diabète, une insuffisance rénale majeure.
Symptômes d'occlusion intestinale
Quatre signes sont constants en cas d'occlusion intestinale
- les douleurs abdominales, diffuses ou plus localisées en fonction de la cause, permanentes ou entrecoupées d'accalmies, d'intensité croissante ;
- les nausées et les vomissements, d'autant plus abondants que le siège de l'occlusion est plus près de l'estomac ou que l'occlusion dure depuis plusieurs heures ;
- l'arrêt des matières et des gaz (constipation), parfois retardé par rapport aux débuts des autres signes ;
- le météorisme abdominal (ballonnements), gonflement important avec sonorité tympanique (son creux) quand on percute le ventre avec les doigts.
On peut également détecter une mauvaise haleine très marquée du fait que le contenu du tube digestif ne peut plus s'écouler normalement (il remonte dans l'estomac où il fermente).
D'autres signes dépendent de la cause comme la fièvre en cas d'infection ou un état de choc en cas d'hémorragie interne abdominale ou d'évolution prolongée de l'occlusion.
Évolution de cette occlusion
L'intégrité de l'intestin est menacée par l'interruption de la circulation sanguine au niveau d'une anse intestinale étranglée par une bride, un volvulus ou un étranglement de hernie. Le segment asphyxié meurt rapidement (nécrose) et risque d'éclater dans la cavité abdominale.
Le même risque de perforation ou de rupture existe avec des anses très distendues par les gaz.
La rétention de liquides dans l'intestin menace gravement l'équilibre de l'eau et des sels minéraux, avec un risque important de déshydratation et d'état de choc d'évolution fatale.
De plus, il y a un risque de broncho-aspiration, c'est-à-dire le passage du contenu gastrique dans les bronches pouvant entraîner un étouffement.
Traitement de l'occlusion intestinale
Dans un premier temps, les médecins tentent de réduire la distension intestinale avec la mise en place d'une aspiration par sonde gastrique et de rétablir un meilleur état général avec une perfusion d'eau et de sels minéraux.
Quelques occlusions fonctionnelles, par intoxication médicamenteuse par exemple, cèdent pendant cette réanimation.
Dans quelques cas, un geste peu agressif permet de résoudre l'occlusion :
- lavement sous pression pour lever une invagination intestinale du nourrisson ou un volvulus du côlon chez le sujet âgé ;
- lavement ou fragmentation, instrumentale ou manuelle, d'un fécalome ou d'un bézoard chez la personne âgée.
Dans la grande majorité des cas, le traitement radical relève de la chirurgie qui associe le traitement de la cause de l'occlusion et celui d'une éventuelle complication de type perforation ou nécrose d'une anse intestinale.
Occlusion intestinale : qui consulter ?
Que vous appeliez votre médecin traitant ou les urgences médicalisées, l'hospitalisation immédiate est la règle.
Une radiographie d'abdomen sans préparation et surtout un scanner abdominal sont pratiqués en urgence pour confirmer l'occlusion et tenter d'en déterminer l'origine.
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