Ankylostomiase

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Un homme chez le médecin tousse Getty / Katarzyna Bialasiewicz

L'ankylostomiase est une infection parasitaire répandue dans les pays tropicaux et subtropicaux, et dans certaines régions d'Europe. Sa transmission est favorisée par un bas niveau d'hygiène. Non traitée, elle entraîne une anémie parfois importante.

On vous en parle tout de suite dans notre article !

Ankylostomiase : définition

L'ankylostomiase est une infection parasitaire causée par les ankylostomes, vers hématophages de la classe des nématodes.

Les deux nématodes responsables de l'infection sont Ancylostoma duodenale et Necator americanus.

Mode de transmission de l'ankylostomiase

Épidémiologie

L'ankylostomiase est très fréquente et toucherait plus de 1 300 millions d'individus dans le monde, répandue dans les régions tropicales et subtropicales ainsi qu'en Europe méditerranéenne (on parle de zones endémiques). Ceci s'explique par les exigences thermiques de la larve, qui a besoin d'un milieu chaud et humide pour survivre. 

L'infection est rare dans les pays européens mais elle peut être retrouvée dans des endroits où règne un microclimat comme les tunnels, mines ou briqueteries.

Par ailleurs, elle peut être observée chez les personnes en retour de zones endémiques.

Signes de l'ankylostomiase chez l'homme

L'homme est le seul hôte du parasite. On parle de maladie liée au péril fécal car les œufs du parasite sont éliminés dans les selles et, lorsque l'hygiène fécale est mauvaise, les œufs éclosent et se transforment en larves infestantes qui peuvent survivre plusieurs mois sur le sol humide et chaud.

La contamination par les larves se fait par voie transcutanée lors d'une marche pieds-nus ou de tout contact de la peau avec le sol humide.

À noter : rarement, elle peut avoir lieu par l'ingestion de produits contaminés.

Ankylostomiase : les phases d'infestation

On distingue 3 phases :

  • Passage transcutané, le plus souvent au niveau des pieds, rarement au niveau buccal ;
  • Phase d'invasion : après pénétration transcutanée, les larves migrent par voie sanguine dans la circulation générale, atteignent le cœur droit, la circulation pulmonaire puis remontent au carrefour aérodigestif où elles sont dégluties et passent dans l'intestin ;
  • Phase d'état : une fois parvenus à l'âge adulte (vers le 40ème jour), les vers se fixent à la muqueuse intestinale, qu'ils érodent, se nourrissant de quelques dizaines voire centaines de microlitres par jour.

Symptômes de l'ankylostomiase

Le passage transcutané se manifeste en 24 à 48 heures par une dermite d'inoculation, caractérisée par une démangeaison et une rougeur sur les points de contact avec le sol contaminé, qui disparaissent spontanément en quelques jours.

La phase d'invasion se traduit par des signes d'irritation associant une toux à une pharyngite et qui cèdent en une à deux semaines.

En phase d'état intestinale, 6 à 8 semaines après la contamination, l'installation des vers dans l'intestin entraîne :

  • les premiers mois, une inflammation avec douleurs, nausées, vomissements, diarrhée, perte d'appétit, amaigrissement, modification du goût ;
  • puis un passage vers des symptômes chroniques associant douleurs à l'estomac et troubles du transit avec tendance aux diarrhées ;
  • par la suite, en cas d'infestation importante, une anémie peut apparaître, généralement bien supportée mais parfois à l'origine d'une fatigue importante, d'une pâleur, de troubles de la croissance chez l'enfant, parfois d'un retentissement cardiaque ou de troubles neurologiques.

À noter : en l'absence de traitement et de réinfestation, l'ankylostomiase guérit spontanément en 5 à 10 ans.

Diagnostic de l'ankylostomiase

L'ankylostomiase est évoquée devant des manifestations évocatrices dans un contexte de retour de voyage en zone endémique.

Un bilan sanguin met en évidence une anémie dont l'importance est variable. On peut retrouver, pendant la phase d'invasion, une augmentation de certains globules blancs (éosinophiles).

La certitude du diagnostic repose sur l'analyse des selles, à l'examen direct au microscope et après mise en culture (coproculture) à la recherche d'œufs et de larves.

En cas de recherche négative, il faut répéter l'examen.

Traitement de l'ankylostomiase

Le traitement fait appel à des médicaments antiparasitaires pris par voie orale en cure de quelques jours ou, pour certains, en prise unique.

La correction de l'anémie, si cette dernière est importante, peut comporter une recharge en fer par voie orale.

Un contrôle de l'examen des selles peut être réalisé à distance afin de vérifier l'absence de réinfestation, mais ça n'est pas systématique le traitement étant très efficace.

Ankylostomiase : moyens de prévention

La prévention générale consiste à lutter contre le péril fécal par :

  • amélioration de l'hygiène et éducation sanitaire ;
  • élimination des déjections humaines et des eaux usées ;
  • arrêt de l'utilisation des engrais humains ;
  • dépistage et traitement des porteurs.

Un traitement périodique est réalisé dans les zones de forte endémicité à raison d'une ou deux fois par an.

En cas de voyage en zone d'endémie, les moyens de prévention individuels consistent à :

  • éviter de marcher pieds-nus ;
  • éviter le contact de la peau nue avec la terre ;
  • porter des bottes en cas de passage dans des boues ou eaux stagnantes.

En zones tempérées, la prévention passe par le dépistage chez les travailleurs confrontés au risque d'infestation, et des mesures d'assèchement des mines et des tunnels.

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