La colopathie fonctionnelle, aussi appelée colite, troubles fonctionnels intestinaux, côlon irritable ou syndrome de l’intestin irritable est une pathologie fréquente. Elle est responsable de divers symptômes très gênants. Aucune cause de cette maladie n’est identifiée (mais elle peut être consécutive à une infection intestinale, type tourista, surtout si elle et d’origine parasitaire). Bien qu’invalidante, la colopathie fonctionnelle est considérée comme une maladie bénigne.
Si vous pensez être le seul à en souffrir, sachez qu'environ 1 personne sur 10 souffre comme vous de symptômes de colopathie.
Voici comment traiter une colopathie fonctionnelle.
1. Reconnaître la colopathie fonctionnelle
Les symptômes de la colopathie fonctionnelle sont :
- des douleurs abdominales ou des crampes diffuses ou localisées ;
- un ballonnement abdominal après les repas, ou souvent en fin de journée, avec l’impression d’être enceinte ;
- des gargouillements ;
- l’émission de gaz ;
- un transit perturbé : diarrhée ou constipation, parfois alternance des épisodes de constipation et de diarrhée ;
- la présence de mucus dans les selles.
De tels symptômes se rencontrent dans toutes les maladies digestives. On parle de troubles fonctionnels sous certaines conditions :
- Un critère de fréquence : symptômes au moins trois jours par mois sur les trois derniers mois.
- Une notion de durée : depuis au moins au moins 12 semaines, même non consécutives.
- Surtout, absence de symptômes alarmants. Il n’y a donc :
- ni saignement dans les selles ;
- ni altération de l’état général ;
- ni fièvre.
2. Prenez un traitement médicamenteux contre la colopathie fonctionnelle
Contre la colopathie fonctionnelle, on parle de médicaments à visée symptomatique : ils agissent sur les manifestations cliniques mais pas sur la cause puisqu’on ne la connaît pas. Peuvent être prescrits, seul ou en combinaison :
- un antispasmodique, diminuant la contractibilité des muscles intestinaux, et luttant contre les spasmes musculaires ;
- des absorbants intestinaux (médicaments contenant du charbon, de l’argile) pour absorber les gaz, et fixer l’eau en excès en cas de selles diarrhéiques ;
- des médicaments constipants comme le lopéramide en cas de diarrhée ;
- des laxatifs en cas de constipation ;
- un traitement antidépresseur ou anxiolytique est parfois ajouté.
Bon à savoir : dans ses dernières recommandations, la Société nationale Française de gastro-entérologie indique que la prescription de probiotiques est préconisée en deuxième intention en cas d’échec des antispasmodiques et/ou des laxatifs et/ou des antidiarrhéiques. Dans le cadre de la colopathie fonctionnelle, on préconise d’utiliser la souche Bifidobacterium infantis 35624®.
Les laxatifs se répartissent en plusieurs classes selon leur mode d’action :
- Les laxatifs osmotiques (à base de PEG ou de lactulose) : ils ramollissent les selles par appel d'eau dans l'intestin.
- Les laxatifs de lest (à base de fibres, de son, d’ispaghul) : ils augmentent de volume en présence d'eau et modifient le volume et la consistance des selles. Attention : les prendre à distance des autres médicaments.
- Les laxatifs lubrifiants (à base de paraffine) : ils facilitent l'émission des selles en lubrifiant et ramollissant le contenu de l'intestin. Ils ne sont pas digérés et sont peu absorbés. Attention : risque de suintement rectal en cas de traitement chronique.
- Les laxatifs en suppositoires par voie rectale : ils déclenchent le réflexe de la défécation (émission des selles). Attention : l’utilisation prolongée de suppositoires de glycérine est irritante, il existe d’autres suppositoires moins agressifs sur prescription médicale.
Pour régulariser le transit de manière prolongée, le traitement doit durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois. En cas de diarrhée, effet indésirable commun à tous les laxatifs, diminuez la dose journalière ou prenez-en un jour sur 2.
Mise en garde : de nombreux traitements de constipation peuvent être achetés sans ordonnance. Particulièrement les médicaments à base de « plantes » ; ce sont pour la majorité des laxatifs stimulants. Ils induisent une sécrétion intestinale rapide et importante d’eau, de sel, de potassium, de calcium. L'effet sur le transit est rapide mais peut entraîner des effets indésirables généraux. En pratique, tous les traitements de constipation en comprimés contiennent des ingrédients irritants pour le colon et ne doivent être pris que ponctuellement.
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3. Adaptez votre alimentation
Attention : il ne faut pas multiplier les restrictions alimentaires, cela génère des déséquilibres alimentaires et des carences.
Consommez des fibres
Il n’y a pas de régime type contre la colopathie. Il est important d’enrichir son alimentation en fibres (les légumes de couleurs foncées contiennent des taux de fibres plus importants). Cela doit être fait de façon modérée et régulière, sinon les ballonnements peuvent s’aggraver. Il est nécessaire de boire beaucoup d’eau avec les fibres, ce qui facilite leur efficacité.
Notez que de récentes études montrent que les fibres joueraient également un rôle protecteur contre l’inflammation intestinale, en favorisant la libération d’acides gras à chaînes courtes au niveau du côlon. Ces derniers contribueraient à la diversité du microbiome et auraient ainsi un effet protecteur en limitant l’inflammation du côlon.
Identifiez les aliments responsables le cas échéant
Chaque personne peut écarter les aliments qu’il a identifiés comme responsables de ses troubles, sachant que ces aliments déclencheurs ne sont pas les mêmes pour tous. Par exemple, certains aliments favorisant la fermentation sont souvent mal tolérés : haricots secs, haricots blancs, choux… Se méfier aussi de ce qui introduit du gaz dans le tube digestif : boissons gazeuses, chewing-gum, alimentation précipitée.
Essayez d’arrêter le lactose
Il est possible de tenter durant quelques jours un test d’éviction du lactose (contenu dans le lait, les fromages, fromages blancs, crèmes desserts). En effet, de nombreux adultes digèrent mal le lactose.
Après une semaine sans lactose, en cas d’amélioration, réintroduisez petit à petit les différents aliments, et déterminez ainsi la dose que vous supportez.
Dans tous les cas d’intolérance au lactose, il reste possible de manger des yaourts, car les bactéries du yaourt digèrent le lactose à votre place.
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Régime FODMAP
Ce régime restrictif permet de faire reculer les symptômes de la colopathie fonctionnelle chez plus de 60 % des patients.
Il préconise d'éviter des aliments en particulier :
- abricots, cerises, pêches, poires, pommes ;
- (artichauts, asperges, champignons, choux-fleurs, choux, ail, oignons ;
- blé, seigle, maïs ;
- laitages et fromages à pâte molle ;
- miel.
Sont en revanche à privilégier :
- bananes, fraises, oranges, pamplemousses, raisins ;
- carottes, courgettes, épinards, haricots verts, tomates ;
- les fromages à pâte dure ;
- riz et avoine.
Pour optimiser l’efficacité de ce régime alimentaire, vous pouvez épicer délicatement vos préparations avec du safran. En effet, il agit sur le microbiote intestinal et il se révèle intéressant dans le cas du syndrome de l'intestin irritable ou de la maladie de Crohn (le safran intervient, entre autres, sur la douleur qu'entraînent ces pathologies).
De même, la prise interne de gel d’aloe vera (Aloe barbadensis) serait efficace à raison d’une prise quotidienne de quelques bouchons sous forme de cures courtes et ponctuelles. Pour un effet plus durable, il pourrait être judicieux de l’associer à une prise de probiotiques ou à une cure de 8 semaines de L-glutamine (5 g trois fois par jour) en cas de perméabilité intestinale.
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4. Trouvez du soutien auprès d’une association de patients
Vous pouvez trouver un soutien psychologique auprès de l’association de patients : APSSII - Association des patients souffrant du syndrome de l’intestin irritable.
- Adresse postale : 178, rue des renouillers Secrétariat du Pr Sabaté, Service d’hépato-gastro-entérologie, Hôpital Louis Mourier - 92700 Colombes
- Courriel : [email protected]
- Site internet : https://www.apssii.org/accueil/index.php