Les calculs biliaires sont constitués de cholestérol pur (90 % des cas) ou d'un mélange cholestérol/calcium/sels biliaires. Près de 15 % des adultes sont porteurs de calculs biliaires qui resteront silencieux toute la vie plus de huit fois sur dix.
Calculs biliaires : facteurs de risque
Le cholestérol, le calcium et les sels biliaires sont des constituants de base de la bile dans laquelle ils sont dissous. Il ne se transforment en calcul que si la bile est trop concentrée.
La lithiase biliaire est plus fréquente chez la femme que chez l'homme, sous l'effet des hormones féminines.
Les autres facteurs qui augmentent le risque sont :
- l'âge,
- la prise de progestatifs et la grossesse (les femmes ayant connu plusieurs grossesses),
- l'obésité et le surpoids, le diabète de type 2 lié au surpoids (d'autant que la vésicule biliaire a plus de difficulté à se contracter et à se vider),
- une hémolyse (destruction des globules rouges) due à une maladie génétique ou à une crise de paludisme par exemple,
- un terrain familial héréditaire,
- les intolérances alimentaires, notamment au gluten ou au lactose,
- la prise de statines (elles font baisser le taux de cholestérol sanguin et donc elles augmentent la quantité de cholestérol dans la bile, ce qui favorise la formation de calculs),
- le stress.
Bon à savoir : en biodécodage, la phrase conflictuelle expliquant les calculs biliaires est : « Je ne veux pas que l'autre ait de la rage envers moi ». Il y a quoi qu'il en soit une notion de rancœur, de colère, d'injustice.
Par ailleurs, d'autres facteurs de risque alimentaires sont à prendre en compte :
- des repas pauvres en lipides ;
- des repas pauvres en calories et donc les régimes à répétition et le jeûne (la vésicule biliaire n'est plus suffisamment stimulée).
Symptômes des calculs biliaires
La grande majorité des calculs biliaires ne donne aucun symptôme. Ils sont découverts par hasard, à l'occasion d'une échographie abdominale le plus souvent ou lors d'une intervention chirurgicale sur l'abdomen pour un autre motif.
Les calculs biliaires peuvent se révéler par une complication : colique hépatique, cholécystite ou ictère (jaunisse).
La colique hépatique
La colique hépatique est une crise de douleur aiguë, localisée sous côtes droites. Elle est due à la mise sous pression de la vésicule quand un calcul (toujours de petite taille) se trouve bloqué dans le canal cystique ou le canal cholédoque.
La douleur semble monter vers l'épaule ou se prolonger vers le dos et bloque la respiration, très pénible. Il n'y a ni fièvre ni jaunisse.
Survenant en général après un repas plus copieux que d'habitude, la crise de colique hépatique dure de 15 minutes à 4 heures. Elle cesse dès que le calcul se débloque sous l'effet de la pression et des contractions de la vésicule biliaire.
La cholécystite
La cholécystite aiguë est l'infection de la vésicule biliaire et de son contenu, provoquée par le blocage prolongé d'un petit calcul dans les voies biliaires ou de gros calculs dans la poche vésiculaire. Elle est due à des bactéries véhiculées par le sang venant du tube digestif.
Les symptômes typiques sont
- une douleur sous-costale droite, proche d'une colique hépatique
- une fièvre supérieure à 38,5°C
- en quelques heures, un ictère avec coloration jaune des conjonctives de l'œil puis de la peau.
Le risque majeur d'une cholécystite est la péritonite aiguë.
La répétition de cholécystites aiguës peut aboutir à une cholécystite chronique, moins douloureuse, mais qui représente une gêne permanente.
L'ictère
Le blocage prolongé d'un calcul empêche l'élimination des sels biliaires, ce qui se traduit par un ictère ou jaunisse. Outre la coloration des conjonctives et de la peau, un ictère intense s'accompagne de démangeaisons permanentes.
Évolution et examens des calculs biliaires
Évolution
On peut très bien vivre des années avec des calculs biliaires, sauf si une complication survient.
- On peut également très bien vivre sans vésicule biliaire, qu'elle soit complètement saturée de sludge (boue biliaire) et de calculs ou qu'elle soit enlevée par le chirurgien.
- Il est alors prudent d'éviter les repas trop gras, car la bile est nécessaire à la digestion des graisses.
Examens
La radiographie d'abdomen ne montre que 20 % des calculs, quand ils contiennent du calcium, mais ne montre pas les calculs de cholestérol pur.
L'échographie abdominale est l'examen de référence. Le radiologue peut observer toutes les situations, du gros calcul unique à la centaine de calculs millimétriques.
Un taux sanguin élevé de bilirubine et d'enzymes hépatiques (transaminases ASAT et ALAT, gamma-GT) confirme le blocage des vies biliaires.
Des examens plus invasifs, comme la radiographie des voies biliaires sous endoscopie, ne sont pratiqués qu'à l'hôpital pour des situations particulières.
Traitement des calculs biliaires
On ne traite pas les calculs biliaires s'ils ne se manifestent pas.
Une crise de colique hépatique se soulage avec des médicaments antalgiques et surtout antispasmodiques.
Une cholécystite aiguë se traite avec des antibiotiques particulièrement concentrés par le foie dans les voies biliaires.
Trois types de traitements sont possibles quand la lithiase biliaire devient gênante
- un médicament (de type acide ursodésoxychoique) capable de dissoudre les calculs de cholestérol pur en 12 à 18 mois ; l'inconvénient majeur est que plus le calcul fond plus il peut migrer dans les voies biliaires et provoquer une colique hépatique ;
- la lithotritie ou lithotripsie, dans laquelle des ultrasons éclatent les calculs en petits fragments ; le principal inconvénient possible est là aussi la migration d'un fragment dans les voies biliaires ;
- la cholécystectomie, ablation chirurgicale de la vésicule biliaire aujourd'hui pratiquée plus souvent sous cœlioscopie que par ouverture large de l'abdomen ; elle s'impose notamment en cas de cholécystite chronique ou de coliques hépatique à répétition.
Prévention des calculs biliaires
Quelques habitudes peuvent diminuer le risque de calculs biliaires :
- la prévention de l'obésité et du surpoids par une alimentation équilibrée et une activité physique d'endurance régulière : marche rapide, vélo, natation, etc. (à raison de 30 minutes, au moins cinq fois par semaine) ;
- la consommation quotidienne d'huile d'olive et d'huiles riches en oméga-3, comme l’huile de colza, de noix ou de lin et plus généralement la consommation de bonnes graisses qu'on trouve dans les petits poissons gras (sardines par exemple) ;
- la consommation de végétaux riches en eau et en fibres qui piègent les sels biliaires et le cholestérol dans l'intestin, ce qui diminue leur réabsorption intestinale et leur recyclage dans le foie ;
- la prise matinale, à jeun de préférence, d'une cuillère d'huile d'olive et de jus de citron ou de pamplemousse, une recette recommandée par de nombreuses médecines alternatives(la vitamine C participe au bon travail du foie) ;
- pensez à boire 1,5 litre d'eau peu minéralisée par jour entre les repas (café, thé, infusions, jus de fruits et sodas n’hydratent pas et ne rentrent donc pas dans ce compte) ;
- le traitement médical et diététique d'un excès de cholestérol sanguin, dont l'efficacité n'est pas démontrée (on évitera les statines).
Bon à savoir : le champignon shiitaké (lentinus edodes), originaire d'Asie, favorise l'excrétion de bile par la vésicule biliaire et prévient l'apparition de calculs.
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