Encéphalopathie hépatique

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cirrhose due à l'alcool Thinkstock

Qu’est-ce qu’une encéphalopathie hépatique ? Comment en venir à bout ? Notre article vous renseigne sur tout ce qu'il faut savoir sur ce trouble.

Encéphalopathie hépatique : caractéristiques

L’encéphalopathie hépatique désigne un trouble du système nerveux central lié à une insuffisance hépatique :

  • Il s’agit d’une complication fréquente survenant chez les patients atteints de cirrhose hépatique (30 à 45 % des personnes atteintes de cirrhose en souffrent).
  • Elle est caractérisée par la libération de substances neuro-toxiques d’origine intestinale (comme l’ammoniac), par une altération de la neuro-transmission, ainsi que par des manifestations neuropsychiatriques (des troubles cognitifs, moteurs et des altérations de la conscience).
  • Elle détériore la qualité de vie, et pire encore, elle est associée à une mortalité accrue.

Les manifestations cliniques sont :

  • des troubles du sommeil, comme l’hypersomnie ou l’insomnie ;
  • des troubles de la mémoire ;
  • de la confusion, de la désorientation ;
  • des tremblements, de l’apraxie (ou incapacité à effectuer des mouvements concertes, comme la manipulation d’objets), l’astérixis (secousses musculaires brèves et brusques dues à une interruption intermittente du tonus musculaire).

Bon à savoir : l’astérixis est un signe typique de l’encéphalopathie hépatique. Il s’observe surtout lorsque le patient a les bras tendus en avant.

Il existe plusieurs stades d’encéphalopathie hépatique. Le grade 0 désigne un simple ralentissement idéo-moteur tandis que le grade 4 est caractérisé par un état de coma. Il existe des facteurs susceptibles de déclencher les épisodes d’encéphalopathie hépatique :

  • une hémorragie gastro-intestinale ;
  • une péritonite bactérienne spontanée ;
  • une consommation excessive de protéine ;
  • une insuffisance rénale ;
  • une infection ;
  • une déshydratation ;
  • ou encore une constipation.

Cirrhose du foie : c’est quoi ?

La cirrhose du foie est fréquemment à l’origine de la survenue d’une encéphalopathie hépatique :

  • Elle est caractérisée par une sclérose du tissu hépatique et par le développement de cicatrices fibreuses et de nodules qui altèrent de manière progressive la fonction hépatique.
  • Dans la majorité des cas, l’abus d’alcool est à l’origine du développement des cirrhoses du foie.
  • Dans une moindre mesure, elle peut aussi être causée par une infection virale (hépatite B ou C).
  • Les symptômes se manifestent tard, quand l’immense majorité des cellules du foie sont touchées. Ils comprennent :
    • de la fatigue,
    • une perte d’appétit et une perte de poids,
    • des nausées, des diarrhées,
    • une augmentation du volume de l’abdomen consécutive à l’accumulation de liquide dans le ventre,
    • ou encore une hémorragie digestive.

Bon à savoir : les traitements prolongés à base d'inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) augmenteraient les risques de développer une encéphalite hépatique chez les personnes souffrant de cirrhose.

Encéphalopathie hépatique : comment la traiter ?

Le traitement à suivre dépend des altérations neurologiques, mais aussi de leur ampleur :

  • il peut s’agir de la prise de médicaments en cas de troubles du sommeil, de troubles légers de la mémoire ou encore d’astérixis ;
  • ou d’une hospitalisation en cas de désorientation, de confusion, de troubles de la conscience.

Il s’agit de repérer et de traiter le facteur déclenchant l’encéphalopathie hépatique :

  • traiter l’insuffisance rénale ;
  • soigner une infection ;
  • ou encore prescrire un régime pauvre en protéines.

À noter : le lactulose, à l’effet laxatif et abaissant de la concentration d’ammoniac, est le médicament principal de l’encéphalopathie hépatique. Il existe également un traitement à la rifaximine-α qui permet de réduire les risques de récidives.

Pour aller plus loin :

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