L’adénolymphite mésentérique est une maladie causant des douleurs abdominales, le plus souvent chez l’enfant, pouvant mimer la douleur d’une appendicite.
L’adénolymphite mésentérique correspond à une inflammation des tissus lymphatiques (ganglions péri-mésentériques) qui entourent le tube digestif, provoquant de la fièvre et des symptômes digestifs dans l’abdomen. Zoom sur l'adénolymphite mésentérique, ses causes et ses traitements.
Quelles sont les causes d’une adénolymphite mésentérique ?
L’adénolymphite mésentérique (ou l’adénite mésentérique) est une pathologie inflammatoire le plus souvent secondaire à une infection virale ou bactérienne de la sphère ORL (rhinopharyngite aiguë, otite…) ou respiratoire qui touche l’enfant comme l’adulte :
- L’infection ORL cause un état inflammatoire pouvant se révéler à distance et pouvant augmenter le volume de certains ganglions abdominaux.
- L’augmentation de la taille des ganglions comprime localement les structures digestives proches et entraîne les symptômes digestifs par atteinte locale.
Adénolymphite mésentérique : une inflammation mal connue
Symptômes d'une adénolymphite mésentérique
Le tableau des signes en faveur d’une adénite mésentérique se compose de divers symptômes :
- l’existence de symptômes de rhinopharyngite aiguë préalables aux douleurs abdominales ;
- une fièvre élevée (> 39°C) ;
- une douleur dans le bas du ventre prédominant à droite ;
- un gonflement du bas ventre.
Bon à savoir : d’autres signes peuvent accompagner ce tableau, comme par exemple des troubles du transit, ou encore des vomissements.
Adénolymphite mésentérique : comment confirmer le diagnostic ?
Le diagnostic d’adénolymphite mésentérique chez un patient est un diagnostic difficile qui doit être réalisé par un professionnel de santé (médecin ou gastro-entérologue) à la lumière des résultats des examens biologiques et radiologiques et après élimination des autres causes de douleurs abdominales.
Dans tous les cas, tout symptôme anormal ou inquiétant doit pousser à consulter un service médical d’urgence. Le diagnostic de l’adénite mésentérique repose sur l’imagerie abdominale, échographie abdominale et scanner :
- Ces examens permettent d’éliminer les autres diagnostics pouvant être graves ou nécessitant une prise en charge chirurgicale (comme une appendicite par exemple, motif de consultation récurent chez l’enfant ou l’adolescent).
- Ils visualisent des adénopathies (ganglions péri-mésentériques augmentés de volume et inflammatoire) situés autour de la partie de l’intestin en cause. Si la présence d’au moins 3 ganglions dont le petit axe est supérieur à 5 mm est détectée, l’adénolymphite mésentérique est détectée.
- Les examens biologiques confirment cette hypothèse diagnostique et permettent d’éliminer d’autres causes des douleurs abdominales.
Le diagnostic d’adénolymphite mésentérique peut être difficile et une surveillance hospitalière pourra être recommandée afin de s’assurer de la bonne évolution des symptômes.
Dans des cas plus rares, certaines adénites mésentériques peuvent être en lien avec une pathologie infectieuse (tuberculose, parasitoses, HIV,), tumorale ou inflammatoire (maladie de Crohn par exemple).
Traitements d'une adénolymphite mésentérique
Le traitement de l’adénolymphite mésentérique est le plus souvent symptomatique, c’est-à-dire qu’il consiste à soulager les symptômes par l’utilisation d’antidouleurs et de médicaments destinés à faire baisser la fièvre, les mêmes que pour soulager une gastro-entérite.
Un traitement spécifique de l’infection en cause sera également mis en place, par exemple par antibiotiques, en cas d’infection d’origine bactérienne. Ce traitement sera orienté par l’examen clinique du médecin et par les différents prélèvements et examens réalisés.
Enfin, une surveillance rapprochée sera associée à ce traitement. En effet, les symptômes doivent s’amender rapidement pour confirmer le diagnostic de l’adénolymphite mésentérique. En cas d’aggravation ou de stagnation des symptômes, une autre prise en charge sera à mettre en place. Des examens pourront être à nouveau réalisés sur le patient pour éliminer la complication (une invagination intestinale aiguë chez l'enfant par exemple), une origine bactérienne ou tout autre diagnostic clinique différentiel.
Bon à savoir : L’invagination est un trouble dans lequel un segment de l'intestin glisse dans un autre. Elle peut être découverte lors d’un examen d’imagerie (une échographie dans la majeure partie des cas). Chez l’adulte, elle est plus rare puisqu’elle représente 1 à 5 % des étiologies d'occlusion intestinale.
À noter : cette surveillance pourra parfois être réalisée à l’hôpital. Dans tous les cas, une consultation médicale sera conseillée pour faire le point sur l’amélioration des symptômes.