Le ténia ou tænia est un long parasite plat (ver) de l'intestin grêle, dont la longueur est comprise entre 4 et 10 mètres. Il infecte aussi bien l’adulte que l’enfant. Il est très résistant, sa longévité dans l’intestin peut dépasser 30 ans s'il n'est pas traité. Les conséquences sur la santé sont cependant mineures et sans complication. Voici comment traiter un ténia, ou ver solitaire.
Zoom sur le ténia
Le Tænia saginata (ténia du bœuf) est le plus répandu en France, mais aussi en Amérique latine, en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie centrale. Il se développe uniquement dans l’intestin.Le Tænia solium (ténia du porc), rare en Europe, est plus grave car ses larves peuvent migrer du tube digestif vers les muscles, la peau, les yeux et le cerveau, causant une maladie grave, la cysticercose. C’est une cause notable d’épilepsie dans certains pays sous-développés.
Contamination
Le ténia ne se transmet pas d’homme à homme. Le parasite a besoin d'un « hôte intermédiaire », bœuf ou porc principalement. L’animal ingère les larves présentes sur les végétaux qu’il consomme. Elles se développent alors dans ses muscles (la viande) et l’homme se contamine en mangeant la viande crue ou insuffisamment cuite.
La vie du ténia dans l'intestin humain
Une fois ingérée, la larve de ténia se fixe à la paroi de l’intestin grêle par une minuscule tête à 4 ventouses. Elle grandit progressivement en se nourrissant des aliments ingérés par l'homme. En 3 mois, le ver devient adulte et est apte à se reproduire. Son corps est un long ruban pouvant atteindre 4 à 10 mètres, formé d’anneaux. Au bout se trouvent les anneaux reproducteurs, contenant des œufs. Ils se décrochent, migrent dans le colon, puis sont expulsés avec les selles.
Le ténia est-il contagieux ?
Dans les pays où l’hygiène est imparfaite, les porteurs humains du ténia contaminent l’environnement. En effet, les œufs, qui se trouvent pas milliers dans chaque anneau et sont très résistants en milieu extérieur (égouts, herbes…), sont libérés avec les matières fécales, qui sont alors vecteur de transmission de la maladie. Les bœufs et les porcs se contaminent en absorbant les végétaux souillés par les selles humaines et assurent la diffusion du parasite.À noter : les engrais contenant des selles humaines sont interdits à cause du risque de transmission à l’animal des larves de ténia.
1. Prévenez l'apparition du ténia
- Cuisez bien les viandes, notamment la viande de bœuf et de porc. Les larves sont en effet détruites par une cuisson supérieure à 45 °C. La consommation de bœuf crue (steak tartare) est à risque.
- Les mesures d'hygiène alimentaire doivent être particulièrement respectées lors des voyages dans des régions du monde où les contrôles sanitaires et vétérinaires sont moins développés.
Bon à savoir : l’Organisation mondiale de la santé préconise de renforcer les contrôles vétérinaires en laboratoire, l’hygiène des systèmes d’approvisionnement en eau et la qualité des assainissements (élimination de la défécation à l’air libre). À l’échelon mondial, ces mesures visent surtout à éradiquer le Tænia solium responsable de la cysticercose, à cause de sa gravité.
2. Reconnaître les symptômes du ténia
L’infection passe inaperçue dans la plupart des cas et il est tout à fait possible d'abriter le parasite pendant des années sans s'en rendre compte. Les patients atteints de ténia sont en bonne santé apparente. L’amaigrissement et les complications liées au parasite, comme l'appendicite ou l'occlusion intestinale, sont très rares.
Symptômes
Quelques symptômes légers et non spécifiques peuvent être notés :
- douleurs abdominales autour du nombril ;
- nausées ;
- troubles de l’appétit (beaucoup d’appétit sans prise de poids) ;
- diarrhée ou constipation.
Diagnostic
La présence du ténia est mise en évidence :
- par la découverte d'anneaux dans les sous-vêtements, les draps ou les selles. Ils ont une forme caractéristique : éléments blanchâtres de petite taille, plats, mesurant de 1 à 2 cm de long sur 6 à 8 mm de large, mobiles. Ils ressemblent à de grosses pâtes alimentaires, comme des tagliatelles ;
- par examen au laboratoire. Il n’y a pas d’anomalie biologique, les tests inflammatoires sont normaux, le ténia ne donne pas d’anémie. On constate parfois, au début de l’infestation, une légère augmentation du nombre de globules blancs éosinophiles.
3. Traitez le ténia
Le ténia se traite facilement. On utilise des médicaments antiparasitaires, les vermifuges suivants :
- Le praziquantel (Biltricide®) se prend en une prise unique. La posologie habituelle est de 10 mg / kg. Les effets secondaires sont rares.
- Le niclosamide (Trédémine) est prescrit à raison de 2 g pour l’adulte, 1 g pour les enfants de 2 à 7 ans et 500 mg pour les moins de 2 ans.
Vous devez suivre des modalités de traitement strictes :
- Restez à jeun depuis la veille.
- Prenez 2 comprimés, mastiquez-les longuement puis avalez-les avec très peu d’eau.
- Attendez 1 heure en restant à jeun.
- Prenez à nouveau 2 comprimés, mâchez-les longuement puis avalez-les avec très peu d’eau.
- Attendez encore 3 heures avant de vous alimenter.
Bon à savoir : il est préférable de traiter tous les membres d’une même famille s’ils ont les mêmes habitudes alimentaires et mangent tous de la viande peu cuite.
4. Vérifiez la réussite du traitement
Cas n° 1 : le traitement est un succès
Le traitement est un succès si vous constatez l’évacuation du ver par l’anus.
- Si le ver est entier, essayez de vérifier la présence de la tête.
- S’il est évacué par fragments, ce qui se produit le plus souvent, continuez à surveiller vos selles.
Attention : la tête du ver doit être évacuée. Si elle reste accrochée dans l’intestin, le ténia continuera de fabriquer des anneaux.
Cas n° 2 : le traitement a échoué
La persistance d'anneaux dans les selles après une semaine signifie que le traitement a échoué. Il vous faudra refaire un second traitement.