Le syndrome d’Ogilvie ou syndrome de pseudo-obstruction colique est une pseudo-occlusion intestinale (occlusion intestinale sans obstacle mécanique). Actuellement, les causes exactes de ce syndrome restent méconnues. En revanche, il est fréquemment associé à d’autres pathologies, à une infection ou à la grossesse.
Qu'est-ce que le syndrome d’Ogilvie ?
Définition du syndrome d’Ogilvie
Une occlusion intestinale est une interruption du transit intestinal normal, provoquant un arrêt des matières et des gaz dans l’intestin. Le syndrome d’Ogilvie ou syndrome de pseudo-obstruction colique n’est pas une occlusion intestinale au sens propre, mais une pseudo-occlusion. Les symptômes sont les mêmes, mais aucun obstacle mécanique ne permet d’expliquer la survenue des symptômes.
Dans le syndrome d’Ogilvie, le côlon se dilate par accumulation de gaz. Ce syndrome est une affection aiguë pouvant toucher une part plus ou moins importante du côlon, sans obstacle mécanique ni organique, ni réaction inflammatoire de l’intestin. L’occlusion est donc fonctionnelle.
Pathologies associées au syndrome d’Ogilvie
Les causes exactes du syndrome d’Ogilvie restent mal comprises, mais ce syndrome succède le plus souvent à un autre état pathologique ou physiologique (80 % des cas) :
- majoritairement des causes gynécologiques : la grossesse, un accouchement par césarienne ;
- une intervention chirurgicale (chirurgie abdominale ou pelvienne, transplantation, neurochirurgie) ;
- un traumatisme : au niveau de l’abdomen ou de la colonne vertébrale, des brûlures ;
- une pathologie cardiovasculaire (infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque, embolie pulmonaire, etc.) ;
- une insuffisance respiratoire ;
- un cancer (tumeur pelvienne, radiothérapie pelvienne, leucémie) ;
- une infection ou un état inflammatoire ;
- des troubles métaboliques (diabète, maladie de Parkinson, insuffisance rénale, etc.) ;
- des troubles neurologiques (compression nerveuse, sclérose en plaques) ;
- la prise de médicaments (antidépresseurs, anti-parkinsoniens, dérivés de morphine).
À noter : dans certains cas, aucune autre maladie n’est associée au syndrome d’Ogilvie (forme dite idiopathique). La survenue du syndrome d’Ogilvie serait liée à des perturbations nerveuses de la motricité colique.
Symptômes du syndrome d’Ogilvie
Le syndrome d’Ogilvie présente des symptômes semblables à ceux d’une occlusion intestinale, qui apparaissent brutalement ou en quelques jours :
- des douleurs abdominales diffuses ;
- des coliques ;
- un arrêt du transit intestinal ;
- des ballonnements ;
- des nausées, des vomissements ;
- une diarrhée intermittente ou une émission de gaz.
Parallèlement, le patient conserve généralement un bon état général. Parfois, certains patients ont une fièvre modérée.
Diagnostic du syndrome d’Ogilvie
Le syndrome d’Ogilvie est évoqué par le médecin face aux symptômes caractéristiques d’une occlusion intestinale. L’association avec une autre pathologie est également un élément évocateur de ce syndrome. Le médecin confirme le diagnostic grâce à des examens complémentaires :
- une radiographie de l’abdomen mettant en évidence la dilatation du côlon ;
- un scanner abdominal dans certains cas ;
- des analyses sanguines pour détecter d’éventuels troubles métaboliques et une perturbation de la numération formule sanguine (NFS) ;
- un lavement colique aux hydrosolubles pour repérer un éventuel obstacle mécanique ;
- une coloscopie pour vérifier l’état de la muqueuse intestinale.
Important : l’existence d’une véritable occlusion intestinale doit absolument être écartée.
Traitement du syndrome d’Ogilvie
Le syndrome d’Ogilvie n’est pas lié à une obstruction mécanique de l’intestin. L’objectif du traitement consiste à réduire le diamètre du côlon pour prévenir les risques de complications : l’ischémie du côlon (arrêt de la circulation sanguine au niveau du côlon) ; la perforation du côlon.
Le traitement est basé sur plusieurs aspects :
- un changement régulier de position du patient ;
- un régime diététique ;
- le traitement spécifique de la pathologie associée ;
- la mise en place d’une sonde rectale et d’une sonde d’aspiration gastrique ;
- l’administration intraveineuse de néostigmine sous surveillance cardiaque ou d’autres médicaments (érythromycine, cisapride, nicotine, trimébutine, naloxone).
Si ces traitements restent insuffisants, des techniques plus invasives peuvent être réalisées :
- une exsufflation endoscopique après une coloscopie pour décomprimer le côlon en enlevant les gaz ;
- une anesthésie péridurale, particulièrement efficace dans certains cas ;
- le recours à une intervention chirurgicale, uniquement en cas d’échec de tous les autres traitements.
Bon à savoir : le syndrome d’Ogilvie peut s’améliorer en 3 à 6 jours avec un traitement adéquat dans les cas les plus favorables. Cependant, ce syndrome reste associé à une mortalité élevée, compte tenu des pathologies associées. Les facteurs de mauvais pronostic sont l’âge, l’ischémie, la perforation colique et le délai de décompression du côlon.