Une paroi abdominale fragilisée est le terrain propice à la survenue d'une éventration. Une éventration abdominale correspond à la sortie d'une partie du contenu de l'abdomen à travers la paroi abdominale, qui se retrouve ainsi seulement protégée par la peau. Cette « boule » peut contenir une partie d'intestin grêle ou de gros intestin. De quoi s'agit-il exactement, comment se manifeste cette éventration et quels sont les moyens de la prendre en charge ? Faisons le point ensemble.
Symptômes en cas d'éventration abdominale
L'éventration peut rester discrète et n'être visible qu'en cas d'efforts (lorsqu'on tousse ou que l'on va à la selle par exemple) :
- Une simple pression permet de la faire disparaître, elle n'occasionne pas de douleurs.
- Dans certains cas, la masse prend un volume très important.
- Le principal risque est alors l'étranglement, qui se traduit par un arrêt total du transit intestinal. Il est accompagné de douleurs très vives et représente une urgence médicale qui nécessite une intervention chirurgicale.
Bon à savoir : la paroi abdominale est essentiellement composée de muscles, qui jouent un rôle protecteur pour les organes internes et interviennent au niveau de la respiration ou de la locomotion.
Éventration abdominale : les causes
Une éventration peut se produire :
- Le plus souvent après une chirurgie de l'abdomen : la cicatrice laissée par l'opération peut se ré-ouvrir, laissant les viscères s'échapper de la cavité abdominale. Ceci peut se dérouler longtemps après l'intervention chirurgicale, parfois des années plus tard. Les risques sont accrus en cas d'infection de la plaie, ou lorsque celle-ci est large. D'où l'intérêt de recourir, quand c'est possible, à la cœlioscopie. Cette technique permet de mener des opérations en ne pratiquant que de fines ouvertures de la paroi abdominale, sous contrôle d'une caméra.
- Parfois après un traumatisme au niveau de l'abdomen.
- Rarement, de manière spontanée : ce cas se produit lorsque la paroi abdominale est affaiblie, par exemple chez une femme ayant eu plusieurs grossesses.
L'obésité représente un facteur de risque d'éventration, le surpoids créant de fortes pressions sur les tissus.
Prise en charge d'une éventration abdominale
Lorsque l'éventration est de taille modeste et qu'elle ne suscite pas de douleurs, une simple surveillance suffit. Dans le cas contraire, une opération s'avère indispensable.
Chirurgie de l'éventration
Lors d'une opération destinée à réparer une éventrations, deux solutions s'offrent au chirurgien :
- dans le premier cas, les muscles sont réparés par suture, afin d'éliminer l'orifice qui permettait la sortie des organes ;
- dans le second cas, un dispositif spécifique (une plaque en polyester ou polypropylène) est intégré à la paroi abdominale pour la renforcer.
Les risques de récidives sont plus importants avec la première option. L'intervention se déroule sous cœlioscopie ou par l'intermédiaire d'une incision plus large (laparotomie), parfois indispensable en cas de grosseur d'une taille très importante.
Dans les deux cas, elle se déroule sous anesthésie générale et nécessite quelques jours d'hospitalisation. La récupération est facilitée en cas de cœlioscopie. De même, en cas de transit normal, d'une bonne reprise de l’alimentation et d'un niveau de douleur inférieur à 5 sur 10, un retour à domicile précoce (au bout de deux jours seulement) peut être envisagé.
À noter : dans le cas où il n'est pas possible d'envisager une intervention chirurgicale car l'état de santé du patient ne le permet pas, une ceinture de contention permettra de maintenir l'éventration et d'éviter l'étranglement.
Éventration abdominale : risques de l'opération
Comme toute intervention chirurgicale, l'opération d'une éventration présente certains risques :
- le développement d'une infection au niveau du site opéré, ou la formation d'un hématome qui se résorbe généralement rapidement ;
- la survenue d'une embolie pulmonaire, d'une phlébite ou d'une hémorragie ;
- une nécrose de la peau environnant l'éventration ;
- une réaction allergique au produit anesthésiant.
À la sortie de l'hôpital, il convient de ne pas reprendre d'activités physiques trop rapidement. Un temps de repos de deux à trois mois est indiqué pour permettre une bonne cicatrisation.