LDH : rôle et importance dans le diagnostic médical

Sommaire

Infirmière faisant une prise de sang

Le dosage de la LDH (lactate déshydrogénase) fait partie des examens sanguins permettant de mettre en évidence différentes pathologies liées à la lésion cellulaire. Si son emploi dans le diagnostic de l'infarctus du myocarde a été délaissé au profit de celui de la troponine, plus spécifique, il reste intéressant dans de nombreuses autres pathologies.

Voyons dans quel but il se réalise.

LDH : qu'est-ce que c'est ?

La lactate déshydrogénase est une enzyme de la glycolyse (voie de transformation du sucre en énergie), présente aussi bien chez les végétaux que chez les animaux.

On retrouve la LDH dans les cellules de différents organes et tissus : reins, cœur, muscles, pancréas, rate, cerveau, poumons, peau, globules rouges et placenta.

Différents types de la LDH existent : ce sont des isoenzymes. Ils se trouvent dans des pourcentages différents selon les organes :

  • LDH-1 : cœur, globules rouges, reins, cellules germinales.
  • LDH-2 : cœur, globules rouges, reins (mais en moindre quantité que la LDH-1).
  • LDH-3 : poumons et autres tissus.
  • LDH-4 : globules blancs, nodules lymphatiques, muscles, foie (mais en moindre quantité que la LDH-5).
  • LDH-5 : foie, muscle.

Toutes ces iso-enzymes sont représentées dans la LDH-totale. Cependant la LDH-2 représente habituellement le plus fort pourcentage.

En fonction de l'atteinte tissulaire observée, l'augmentation de la LDH concernera plus ou moins chaque isoenzyme.

La LDH se situe dans les tissus et, pour une petite quantité, dans le sang. Si l'on effectue un dosage sanguin c'est parce qu'en cas de cellules abîmées ou détruites, celles-ci libèrent leur LDH dans la circulation sanguine et provoquent donc une augmentation de son taux dans le sang.

Pourquoi doser la LDH ?

Dans quels buts ?

Une augmentation du taux de LDH indique qu'il existe un dommage tissulaire. En revanche, cette augmentation n'est pas spécifique d'un organe donné : il est donc nécessaire d'y associer d'autres examens pour affiner le diagnostic (par exemple des mesures de troponine dans le cas d'un infarctus du myocarde).

Ainsi, le dosage de la LDH servira à :

  • dépister un dommage cellulaire et sa sévérité ;
  • suivre la progression et/ou la guérison de ce dommage ;
  • aider à identifier une anémie hémolytique.

Cela permet de détecter une maladie liée à une dégradation des cellules. La concentration de LDH en cas de dommage tissulaire présente un profil particulier : elle commence par augmenter puis culmine avant de diminuer.

Valeurs normales et pathologiques

La valeur normale de la LDH se situe entre 190 et 430 UI/L si le dosage est réalisé à 37°C. Cependant, ce taux varie en fonction de plusieurs paramètres dont l’âge, le sexe et le type de prélèvement. Elle se retrouve dans le sang mais aussi dans l’urine. Dans ce dernier cas, sa valeur se situe entre 10 et 40 UI/L.

Du fait de sa large distribution cellulaire, l'interprétation d'un dosage de LDH est facilitée avec une électrophorèse des différents iso-enzymes.

Une augmentation de la LDH peut être bénigne car liée notamment à une activité intense ou à la prise de certains médicaments . Elle peut aussi être provoquée par certaines atteintes chroniques et progressives. Du fait de sa large distribution tissulaire, la LDH peut se trouver augmentée dans de nombreuses pathologies :

  • accident vasculaire cérébral ;
  • anémie hémolytique ;
  • anémie pernicieuse ;
  • mononucléose infectieuse ;
  • infarctus intestinal et pulmonaire ;
  • maladie rénale ;
  • maladie hépatique ;
  • dystrophie musculaire ;
  • pancréatite ;
  • certains cancers et lymphomes.

Bon à savoir : Des concentrations basses de LDH n'indiquent pas de problème particulier, mais sont parfois observées lorsque les patients ingèrent de grandes quantités de vitamine C.

LDH : conclusion

Historiquement, le dosage de LDH servait à diagnostiquer un infarctus du myocarde, avant que l'utilisation des taux de troponine ne se révèle plus adaptée. Mais il reste un outil pour l'évaluation de l'existence d'une lésion cellulaire, puisque cette enzyme est présente dans beaucoup de tissus et organes. Il est intéressant de réaliser l'électrophorèse des 5 différents isoenzymes pour aider à déterminer l'organe touché.

Par ailleurs, ce dosage n'est pas spécifique : il nécessite donc d'être complété par d'autres dosages ou examens.

Pour aller plus loin :

  • Toutes les infos sur l'infarctus du myocarde dans notre article.
  • L'EMG est un autre outil d'examen médical très utile.
  • Le dépistage des cancers permet de détecter rapidement la présence de lésions cancéreuses. Le point dans notre article.

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